Pourquoi l’euro est-il haram ? Analyse d’un système monétaire imposé


Introduction – Une question essentielle pour tout musulman moderne
Dans un monde où l’argent conditionne chaque aspect de notre quotidien, il est légitime de se demander si la monnaie que nous utilisons est réellement conforme à nos principes religieux. L’euro, le dollar, le dirham… Ces devises sont omniprésentes dans nos transactions, mais que savons‑nous vraiment de leur nature ? En tant que musulmans, nous sommes souvent prompts à nous méfier des innovations financières comme le Bitcoin, invoquant la prudence et le respect de nos valeurs. Pourtant, nous questionnons rarement les fondements éthiques et spirituels des monnaies traditionnelles que nous utilisons chaque jour.
Cet article, basé sur une première vidéo de la chaîne Muslim Bitcoin, propose une réflexion profonde sur la légitimité islamique de l’euro. À travers une analyse accessible, l’auteur nous pousse à reconsidérer notre rapport à la monnaie étatique. Et si, à la lumière des principes de la finance islamique, l’euro s’avérait non seulement problématique… mais carrément haram ?
1. Une monnaie imposée par la force : une contradiction avec la liberté contractuelle en Islam
L’un des principes fondamentaux de la finance islamique est la liberté des parties contractantes. Une transaction commerciale n’est valide que si elle est basée sur le consentement mutuel, sans contrainte. Cela signifie que les individus doivent être libres de choisir la monnaie avec laquelle ils souhaitent échanger, tant qu’ils sont d’accord et qu’aucune injustice n’est commise.
Or, dans le système monétaire moderne, cette liberté n’existe plus. L’euro – tout comme d’autres monnaies étatiques – est imposé par la loi. Refuser un paiement en euros peut exposer un commerçant à des poursuites, des amendes, voire des peines de prison. Cette imposition va à l’encontre du modèle prophétique.
L’imposition de la monnaie fiduciaire par la force est donc en contradiction directe avec l’esprit de justice et de liberté qui traverse la jurisprudence économique islamique.
2. Une création à partir de rien : une monnaie déconnectée du réel
Un autre principe fondamental de la finance islamique est la tangibilité. Une monnaie halal doit reposer sur une valeur réelle, identifiable, et ne pas être créée à partir de rien. Historiquement, les monnaies utilisées – qu’il s’agisse de pièces d’or, d’argent, de cuivre ou même d’objets utiles comme les dattes ou les peaux – possédaient toutes une réalité physique et une valeur intrinsèque.
À l’inverse, l’euro est une monnaie fiduciaire créée ex nihilo, c’est‑à‑dire littéralement « à partir de rien ». Les banques centrales ou commerciales peuvent générer des milliards d’euros simplement en les inscrivant dans un système informatique. Aucun travail, aucun bien tangible ne vient soutenir cette création monétaire.
Une monnaie qui peut être produite sans limite, sans valeur tangible, encourage la dilution de la richesse réelle, l’inflation, et la perte de pouvoir d’achat des populations. Elle devient un outil de domination plutôt qu’un instrument neutre d’échange.
3. Une monnaie fondée sur le riba : quand chaque euro devient une trace d’intérêt
Le point le plus grave, et sans doute le plus méconnu, est que l’euro – comme toutes les monnaies fiduciaires modernes – est créé à travers un mécanisme basé sur le riba, c’est‑à‑dire l’intérêt usuraire, explicitement interdit en Islam.
Lorsqu’un individu, une entreprise ou un État demande un prêt à une banque, celle‑ci crée de la monnaie ex nihilo pour répondre à cette demande, mais exige un remboursement avec intérêts. Ces euros nouvellement créés ne sont donc pas neutres : ils naissent dans une logique de dette rémunérée. Une fois injectés dans l’économie, ils se dispersent, se transmettent, se dépensent… Mais leur origine reste entachée : chaque euro en circulation est en réalité une reconnaissance de dette assortie d’un intérêt.
Cette réalité donne une résonance saisissante à un hadith prophétique souvent cité : « Une époque viendra où chacun sera touché par le riba, et même celui qui tentera de s’en éloigner en sera atteint par sa poussière. » Cette époque, c’est la nôtre. Chaque billet, chaque virement que nous utilisons porte la trace de cette poussière d’usure. Et cela a un impact direct sur notre spiritualité, notre pureté financière, et notre éthique.
Conclusion – Il est temps de repenser notre rapport à la monnaie
Ce premier éclairage sur la nature de l’euro à travers le prisme de l’islam n’est pas un simple exercice intellectuel. Il s’agit d’une véritable invitation à réévaluer notre quotidien, à ouvrir les yeux sur un système monétaire qui, bien qu’omniprésent, est en contradiction avec des valeurs fondamentales de justice, de transparence et de spiritualité.
Utiliser une monnaie imposée, créée sans fondement tangible, et reposant sur le riba ne peut être anodin. Cela affecte non seulement notre économie, mais aussi notre foi. La prise de conscience est la première étape vers une réforme personnelle et collective.
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